Accueil REVUE DE PRESSE L’engagement des artistes hip-hop à l’ère des réseaux socionumériques et de Black Lives Matter17/01/2025REVUE DE PRESSE Rap « conscient », « engagé » ou « politique » : les expressions ne manquent pas pour souligner la dimension politique de cette musique. Au-delà de la diversité des scènes, des contextes géographiques et des époques, le rap est souvent abordé par le prisme de l’engagement et parfois ramené à une supposée essence contestataire. Si les lectures politiques du rap sont légion, il convient néanmoins de rappeler que cette musique n’a pas toujours été animée par un esprit ouvertement revendicatif. Expression culturelle populaire née dans le South Bronx, à New York, vers le milieu des années 1970, le rap était à l’origine une musique festive destinée à animer les fêtes de quartiers et les soirées en club. Ce n’est que progressivement, avec des morceaux comme « Hard Times » de Kurtis Blow (1980) et, surtout, « The Message » de Grand Master Flash and the Furious Five (1982), qu’un discours social et politique apparaît dans le rap (Rabaka, 2012, 58). Depuis lors, il est devenu fréquent de distinguer, dans les médias, la littérature universitaire ou parmi les fans, entre les artistes « conscient·es » et les autres, en valorisant les premier·ères au détriment des second·es. Cela à plus forte raison que le rap s’est transformé dans les années 1990, sous l’effet des investissements massifs de l’industrie musicale, et que « la musique, la mode et les modes de vie de la jeunesse noire des quartiers [ont été convertis] en marchandises » (Collins, 2006, 133). La popularité du rap auprès d’un public blanc de classe moyenne a par ailleurs pu être interprétée dans les années 2000 comme le signe du passage à une Amérique « post-raciale », ce qu’aurait confirmé l’élection en 2008 de Barack Obama, auprès de qui un grand nombre d’artistes hip-hop s’étaient engagé·es… Source / Lire la suite : L’engagement des artistes hip-hop à l’ère des réseaux socionumériques et de Black Lives Matter