autoportrait
« Ça devait être éphémère… » Et les choses ont dégénéré, sous-entend Ray, chanteur, guitariste et parolier du duo. Lorsque l’organisateur de La Nuit du Blues, à Ambon, lui propose de jouer des sets acoustiques entre deux concerts en 2012, il invite Oliv à ramener sa batterie. Ils ont déjà fait de la musique ensemble, pourquoi pas quelques covers de blues, l’affaire d’un soir ?
Mais ce soir-là, il se passe quelque chose entre eux et le public.
Au point qu’un autre festival les réclame… « On a fait des petits bonds comme ça, jusqu’au moment où on a réalisé que pour ce groupe, on n’avait pas à démarcher. On nous appelait… »
La machine est lancée.
En 2015, le duo enregistre un premier EP. En 2016, l’album If The Wind suit, avec une forte identité visuelle et sonore et des morceaux aux paroles imagées embarquant l’auditeur dans des films étranges aux tons sépia. Trois ans plus tard avec Let Them Talk, le binôme a franchi un cap. Comme le nouveau LP, il est mixé et masterisé par Jim Diamond (The White Stripes, The Dirtbombs, The Legendary Tigerman, etc.), qui a compris ce que veut le duo : un son punchy, flirtant avec le rouge.
Ne vous fiez pas au Blue de leur nom. Ces possédés ne jouent pas que la musique du diable, même si on la retrouve en grille d’accords ou en esprit sur bon nombre de leurs titres. A la question des influences communes, Ray et Oliv citent Led Zeppelin. L’image cabossée de ce vieux briscard de Seasick
Steve plane aussi sur eux. Et Jack White est invoqué pour son côté seventies et son amour du son brut.
L’inspiration, comme le nom du groupe, sont de l’ordre du spontané. Le duo compose en studio en jammant. Pareil pour les paroles, au risque de déprimer les angoissés de la page blanche. « Je note tout dans un carnet. J’ai des bouts de phrases plein les poches. Cette fois, elles ont été écrites sur la musique, puis on a construit une histoire. »